Les villages d’Ikengo et de Ngombe dotés des centres de santé modernes

21 juillet 2021

Des nouveaux lits aménagés dans les salles d'hospitalisation des centres de santé de Ikengo et Ngombe

Scènes d’allégresse à Ikengo et Ngombe lors de la remise des centres de santé à l’autorité locale. Avec 88 000 USD, ces deux centres ont été réhabilités et équipés. Ils peuvent prendre en charge des patients dans les conditions optimales, selon les médecins chefs de zone de santé rurale de Bolenge et d’Irubu.

A la suite de la 11ème épidémie d’Ebola déclarée le 1er  juin 2020 dans la province de l’Equateur, le PNUD en collaboration avec les partenaires et structures parties prenantes de la réponse s’étaient engagés de contribuer à l’atteinte des objectifs du plan stratégique de réponse contre la maladie à virus Ebola dans la province à travers l’appui à la fonctionnalité des formations sanitaires impliquées dans la gestion de la réponse dans une perspective de renforcement du système de santé.

Dans cette perspective le PNUD a financé Oxfam pour réhabiliter et équiper deux centres de santé sur les rives du fleuve Congo à Ikengo dans la zone de santé rurale de Bolenge et à Ngombe dans la zone de santé d’Irebu.

Liesse à Ikengo

La joie était immense parmi la population, les malades et les soignants d’Ikengo. Le village avait pris rendez-vous au centre de santé. Chants rythmés de pas de danse sous un ciel clément sur l’équateur et dans la province de l’Equateur. Ikengo est à plus de 30 minutes sur le bord du fleuve Congo au départ de Mbandaka. Le village a changé de statut avec son nouveau centre de santé. Il attire davantage de gens venant des contrées voisines pour les soins.  Mme Nicole Elia déclare que de son vivant, elle n’avait jamais vu des lits comme ceux installés dans le centre de santé. Elle affirme « C’est un soulagement pour le village et les mamans qui allaient accoucher à Bolenge. Le parcours à vélo sur  une piste cahoteuse était un calvaire. » 

Mwamba Justin, infirmier titulaire du centre de santé, déclare : « Nous avons l’électricité, nous pouvons travailler à tout moment et intervenir même la nuit. Le centre est doté d’un congélateur pour les vaccins des nouveau-nés. C’est une satisfaction pour moi de travailler dans des bonnes conditions. »

A Ikengo, c’est le chef de division provinciale à la santé, représentant le gouverneur, qui a réceptionné les infrastructures habilitées. Le centre de sangé d’Ikengo est stratégique parce qu’il sert les riverains de plusieurs zones de santé voisines mais aussi du fait de son accessibilité par la pirogue. Selon l’infirmier titulaire, le centre reçoit en moyenne 600 malades par mois soit une moyenne de 20 consultations par jour. Le paludisme, les infections respiratoires aigües, les menaces d’avortement et les diarrhées sont les pathologies fréquentes.

Dans les propos des habitants d’Ikengo relayés par le chef du village, ils attendent l’accroissement de la capacité d’accueil du centre qui compte moins de dix lits. Le grand problème d’Ikengo est l’accessibilité à l’eau potable. Cela explique la recrudescence des maladies d’origine d’hydrique.

Le Conseiiler au Programme et Coordonateur de l'UPAQ-PNUD coupe le ruban pour inaugurer le centre de santé d'Ikengo

C’est notre bijou, affirme une habitante de Ngombe

 La Ministre provinciale des Finance et Genre, Elysée Bofaya, a réceptionné le centre de santé de Ngombe pour le compte de la province. Ce centre de santé à la différence de celui d’Ikengo est dirigé par un médecin, Enrico Bobongo. Il a une capacité de plus de 10 lits. « Le centre de santé rurale de Ngombe répond aux normes », selon le médecin chef de zone de santé d’Irebu, Dr Musenge Edouard. « Avant sa réhabilitation, il était impossible de travailler dans ce centre. La toiture suintait, les chauves-souris avaient colonisé le plafond et leurs fientes dégageaient une odeur nauséabonde », déclare le Dr Bobongo. Une habitante de Ngombe souligne que le centre de santé rurale est un bijou pour la localité. « C’est notre fierté. C’est un acquis pour notre bien-être. »

Mme Elysée Bofaya a appelé la population à protéger cette infrastructure. « Vous êtes des gardiens de ce centre de santé. C’est ma recommandation à tout le monde », a-t-elle dit. Dieudonné Gbiango, chef de secteur de Lusankani dont relève Ngombe dans le territoire de Lukolela, affirme que « ce centre de santé, site touristique, est notre patrimoine. Il reçoit les patients qui viennent d’Irebu, Lukolela, Biroko, Makanza, Bomongo, de la République du Congo et de la République Centrafricaine du fait du marché forain qui se tient deux fois par mois à Ngombe. Les consultations avoisinent les 50 cas par jour. Ngombe est un grand centre négoce sur le bord du fleuve. L’amélioration de la capacité d’accueil est le leitmotiv qui revient dans tous les propos tenus à l’occasion.

Pour le Dr Bruno Efoloko, ministre provincial de la santé, les infrastructures de santé de la province sont en général dans un état de délabrement très avancé. A part les centres de santé d’Ikengo et de Ngombe, les intervenants n’ont presque rien laissé pour renforcer le système de santé après Ebola. La province compte 6000 professionnels de santé dont 2000 seulement sont payés par l’Etat congolais. Sur les 18 zones de santé que compte la province, 14 zones sont sur des ilots et d’accès difficile. »

Marc Ngwanza