Emergence d’infrastructures côtières à Muanda pour contrer la furie des vagues de l’Océan Atlantique

5 novembre 2020

Un mur de protection de plus de 1000 m a été construit. Il s’agit d’un mur par gabionnage pour limiter les effets de l’érosion le long de la falaise

Le projet PANA-Zone côtière a érigé des infrastructures côtières à Nsiamfumu sur le littoral congolais de Muanda pour contrer la furie des vagues de l’océan Atlantique. Un mur de protection de plus de 1000 m a été construit. Il s’agit d’un mur par gabionnage pour limiter les effets de l’érosion le long de la falaise réduire ainsi le mouvement des vagues et leurs effets dévastateurs sur la côte. Ce mur protégera également la côte contre l’élévation du niveau de la mer.

D’autres ouvrages tels qu’un bureau de l’administration locale a été réhabilité et un marché construit dans ce village. Toutes ces constructions participent au développement de ce territoire qui connaît l’accroissement sensible de la population dont les besoins en service public sont grandissants. Le marché est une réponse à la demande des habitants du village pour faciliter les échanges intercommunautaires.

« Je suis impressionné par ce qui a été fait avec peu de moyen. Le travail à réaliser est immense pour sauvegarder Nsiamfumu et la côte de la République démocratique du Congo qui est la fenêtre du pays sur le monde. Nous allons mobiliser d’autres partenaires pour achever ce qui doit l’être », souligne Dominic Sam, Représentant Résident du PNUD en RDC.

Nsiamfumu dispose également d’un débarcadère pour l’accostage des pirogues des pêcheurs. Alors que le projet tend à sa fin, la coordination des associations des pêcheurs sollicite sa poursuite afin que les autres « milliers mètres de la falaise soient protégés par un mur en gabions. La falaise est exposée aux violences des vagues qui emportent tout lorsqu’elles déferlent sur la côte », déclare Philippe Kobe, Président de la coordination. Il a également plaidé pour le changement du treuil afin de hisser facilement les pirogues sur le débarcadère.

« Nous sommes en guerre permanente avec l’océan Atlantique qui ravage nos côtes et réduit la superficie de notre territoire national. De la même manière, nous voulons défendre l’Est du pays, c’est avec la même énergie que nous devons protéger la côte de Muanda de l’érosion marine. C’est une cause nationale », a dit Benjamin Toirambe, Secrétaire général à l’Environnement.

Créer une nouvelle synergie pour sauver la zone côtière congolaise des érosions marines

Le PNUD via le projet PANA-Zone côtière renforce la résilience des communautés de Moanda à l’érosion côtière en RD Congo. Plus de 10 000 personnes dans les sites de Muanda, Banana et Nsiamfumu sont couverts par des mesures de gestion des risques tels que le Système d’alerte précoce, les infrastructures côtières, les moyens de subsistance alternatifs… Les prévisions budgétaires du projet sont de 21 millions USD. Le montant libéré à la clôture s’élève à 5 millions USD, soit 23,8% du budget. La côte est en voie de disparition. Le modèle de prédiction appliqué prévoit une avancée de l’océan d’environ 65.21 m d’ici 2025 soit plus de 13 m par an et au moins 1 m par mois.

Impacts du changement climatique sur la zone côtière

La dégradation de la côte est causée par la dynamique de l’océan Atlantique et des activités humaines dues à l’accroissement de la population. « L’érosion côtière est accentuée dans la partie congolaise par la topographie, la nature gréseuse de la roche et une action hydrodynamique significative sur la côte, l’élévation du niveau de la mer. Les falaises sont les zones les plus vulnérables à l’érosion côtière. En vue d’assurer sa protection et de préserver la viabilité des ressources pour que les générations futures en profite, il faut agir et vite », indique le rapport du projet. Dans cette perspective, le PNUD projette une concertation de haut niveau en décembre 2020 pour évaluer, discuter des défis afin de sauver la côte et mettre en place un cadre de concertation.

Ce cadre regrouperait la province du Kongo central, le gouvernement, les notables de Muanda, le secteur privé, la société civile et les bailleurs potentiels avec comme objectif ultime : mettre en œuvre une nouvelle stratégie de mobilisation de fonds et redynamiser la lutte contre l’érosion côtière. La province qui élabore son Plan de développement provincial, avec l’appui du PNUD, devra inclure cette lutte dans ses priorités. PERENCO, les ministères de l’Environnement, Aménagement du territoire, Gouvernement provincial, le patronat congolais et des partenaires techniques seront conviés.

Marc Ngwanza