Sept militaires et deux policiers subissent la rigueur de la loi pour viol à Mambasa

14 août 2018

Un officier condamné pour viol à Mambasa en Ituri

Dans le cadre de la lutte contre l’impunité au sein de l’armée congolaise, sept militaires des forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), dont deux officiers, et 2 policiers ont été condamnés à au moins 15 ans de prison pour viol à l’issue des audiences foraines du tribunal militaire de la garnison de l’Ituri sur les cas des violences sexuelles à Mambasa. Le PNUD et le projet Stratégie internationale de soutien à la sécurité et la stabilisation pour l’est de la RDC ont soutenu les audiences foraines dans le cadre du projet Amani ni njiya ya maendeleo II.

Six militaires et un policier ont subi la rigueur de la loi pour viol sur mineures. Trois militaires et deux policiers ont été acquittés. La joie du soldat Mbiyavanga était au comble lorsqu’il a été acquitté par le tribunal. « Je suis accusé pour viol alors que la fille est ma femme et majeure » avait déclaré Mbiyavanga à la cour. Sur foi de la déclaration de sa belle-mère qui a reconnu devant la cour la majorité de sa fille qui attendait famille, le soldat Mbiyavanga a été acquitté.

Un autre cas qui a suscité un intérêt du public est celui de l’adjudant Zizi accusé de viol. La survivante, 14 ans mère d’un enfant et présente dans l’isoloir, a décrit son bourreau et affirmé qu’elle le reconnaîtrait dans la foule. La président de la cour a fait défilé devant la survivante des prévenus dont Zizi. Présenté en groupe de trois puis individuellement, la survivante n’a pas reconnu son bourreau. En outre, la description faite par la survivante ne correspondait pas au prévenu qui répondait devant la cour. Confrontée aux déclarations faites lors de sa déposition, la cour a relevé plusieurs incohérences dans le chef de la survivante notamment sur son âge, du cadeau reçu en guise de prix de l’acte sexuel, du lieu de la consommation de la boisson le jour du viol. La cour a sollicité des éléments complémentaires afin de déterminer l’âge réel de la survivante et le témoignage de ses parents. Face au doute et aux contradictions ainsi que son incapacité à reconnaître son bourreau avec qui ils ont entretenu une relation assez longue, Zizi a été acquitté.  

La population de Mambasa a assisté à ces audiences foraines qui ont été précédées par une journée de vulgarisation dans le cadre de la lutte contre les violences sexuelles dans ce territoire.  « Je ne croyais pas que les militaires pouvaient aussi être jugés notamment les officiers. Avec la sévérité des peines prononcées, je sais maintenant que violer une mineure est une faute grave », explique Badjo qui a assisté aux audiences. Celles-ci ont eu une valeur pédagogique pour la population de Mambasa.