Résultat de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement - Déclaration de Helen Clark
16 juil. 2015
La troisième Conférence internationale sur le financement du développement est parvenue à un accord sur un document final à Addis-Abeba, le 16 juillet.
Le PNUD, qui était l’un des cinq principaux acteurs institutionnels, a participé activement au processus de cette conférence, en participant à de nombreuses consultations thématiques et régionales et en formulant des commentaires sur les versions successives du document final de la conférence. Le PNUD a été très actif à Addis-Abeba, où il a eu la possibilité de réaffirmer nos messages clés pour ce processus.
Le programme d’action d’Addis-Abeba
Le document final de la conférence, le programme d’action d’Addis-Abeba (PAAA), montre la voie à suivre pour la mobilisation des ressources, les technologies et les partenariats qui seront nécessaires pour atteindre les jalons en matière de développement qui doivent être fixés cette année. Il s’agit du programme de réduction des risques de catastrophe qui a été adopté en mars, à Sendai, du lancement des Objectifs de développement durable (ODD) qui seront adoptées en septembre, ainsi que de la COP21 sur le changement climatique qui se tiendra en décembre et lors de laquelle un nouvel accord mondial sur le climat devrait être conclu.
Dans ma déclaration lors de la Conférence, j’ai insisté sur le fait qu’un vaste programme de financement audacieux était nécessaire pour faire face aux défis de notre temps et faire en sorte que le monde s’oriente vers un développement durable. Le résultat d’Addis-Abeba va dans cette direction. Le PAAA réaffirme les cibles fixées pour l’Aide publique au développement (APD) et définit leur calendrier. Il ne se limite pas à l’APD et insiste sur la nécessité de renforcer les capacités de mobilisation des ressources nationales. Différentes sources de financement devront se compléter et se renforcer mutuellement. Il faut pour cela mettre en place des partenariats solides avec les diverses parties prenantes : les gouvernements, le secteur privé, la société civile et les établissements universitaires et les instituts de recherche.
Comme le PNUD l’a recommandé, le PAAA reconnaît que le financement du développement doit tenir compte des risques. La volatilité est devenue la norme découlant de la mondialisation, de la vulnérabilité de populations de plus en plus nombreuses aux catastrophes naturelles et de la multiplication des conflits prolongés. Le programme d’action d’Addis-Abeba tient compte des effets accélérés de la dégradation de l’environnement, notamment de notre écosystème climatique, et appelle à ce que toutes les actions qui seront menées s’accompagnent de l’engagement de protéger notre planète.
Le programme d’action d’Addis-Abeba comprend des mesures visant à s’assurer que personne n’est laissé pour compte. Il s’engage à mettre en oeuvre un nouveau pacte social, soutenu par des services de protection sociale et des services publics essentiels, ainsi qu’à accroître les investissements publics dans la recherche et les infrastructures, et des initiatives en faveur des pauvres visant à assurer la sécurité alimentaire et la nutrition. Il reconnaît que les pays les plus pauvres ou les plus vulnérables, notamment les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral, les petits États insulaires en développement et les États fragiles, ont besoin d’un soutien plus important. Il convient de créer un mécanisme d’aide aux technologies pour soutenir la mise au point et la diffusion des technologies nécessaires pour mettre en oeuvre les ODD. Il appelle à la création d’un Forum mondial pour les infrastructures pour améliorer l’alignement et la coordination entre les nouvelles initiatives en faveur des infrastructures et celles qui existent déjà. Il institue un processus de suivi spécifique, sous la forme d’un forum annuel de cinq jours du Conseil économique et social sur le financement du développement.
Le PNUD et le financement du développement
Dans l’allocution que j’ai prononcée à l’occasion de l’ouverture de l’importante session préparatoire de la Conférence qui s’était tenue en novembre 2014, j’ai plaidé au nom du PNUD pour une nouvelle approche plus sophistiquée du financement du développement – un Monterrey Plus. Mon discours définissait trois messages clés pour le PNUD : la nécessité d’étudier les possibilités de financement public (national et international) au-delà de l’APD ; de mobiliser des fonds privés pour le développement et de veiller à ce que le financement du développement tienne compte des risques.
Le PNUD n’a cessé de souligner le fait que toutes les sources de financement – nationales et internationales, publiques et privées – sont nécessaires pour atteindre les ODD. Une source de financement n’en remplace pas une autre, et l’APD demeurera essentielle pour un grand nombre de personnes et de pays. Nous avons appelé à des mesures incitatives et à des réglementations visant à s’assurer que les décisions du secteur privé en matière d’investissements sont alignées sur les objectifs de développement durable. Tout au long de ce processus, nous avons mis en avant le rôle important que continue de jouer l’APD, la nécessité de prendre en compte les situations et vulnérabilités propres aux pays les moins avancés, aux pays en développement sans littoral, aux petits États insulaires en développement et aux États fragiles, et la nécessité de s’attaquer au problème de la viabilité de la dette dans ces pays.
Le PNUD à Addis-Abeba
Le PNUD a été à la fois actif et visible à Addis-Abeba. Outre ce discours en séance plénière, j’ai animé l’une des 6 tables rondes et participé à plusieurs manifestations parallèles. Le PNUD a organisé sept manifestations parallèles phares et pris la parole à seize autres manifestations (cliquer ici pour plus de détails et la liste complète de ces manifestations). Notre activité à la conférence a été le point culminant des efforts que nous avons entrepris depuis des mois, lors desquels nous avons approfondi nos messages, en les diffusant dans des blogs, des études et plusieurs ateliers, séminaires et consultations.
À Addis-Abeba, le PNUD a lancé conjointement avec l’OCDE une nouvelle initiative visant à mettre en place une capacité de mobilisation des ressources nationales : Inspecteurs des impôts sans frontières. En ce qui concerne le rôle du secteur privé dans le développement, le PNUD a présenté nos travaux pour le G20, conjointement avec le Groupe de la Banque mondiale, sur la question des entreprises inclusives. En ce qui concerne les risques, le PNUD a organisé une manifestation parallèle pour présenter les résultats des études réalisées et faire passer son message sur l’importance de réaliser un développement tenant compte des risques. En ce qui concerne les petits États insulaires en développement (PEID), le PNUD a organisé une manifestation parallèle lors de laquelle l’ensemble des ministres représentant les PEID se sont réunis pour examiner la façon dont ce groupe de pays pourrait relever le défi du financement du programme de développement pour l’après-2015. En ce qui concerne le financement pour l’environnement, notre manifestation parallèle a insisté sur les possibilités essentielles que pouvaient offrir les flux de financement pour l’environnement, en tant que catalyseurs du développement économique et social.
Après Addis-Abeba
En ce qui concerne l’avenir, nous devons faire en sorte que tous les pays, notamment les plus pauvres et les plus vulnérables, puissent faire bon usage des possibilités de financement qui existent. Le renforcement des capacités sera essentiel si l’on veut s’assurer à la fois que ces pays ont accès à des instruments de financement plus adaptés à leurs besoins et que la croissance économique est durable et profite à tous.
Le nouveau programme mondial de développement restera lettre morte si les moyens nécessaires à sa mise en oeuvre ne sont pas trouvés. Nous devons maintenant tous nous appuyer sur le Programme d’action d’Addis-Abeba pour guider nos efforts d’appui à nos partenaires nationaux, à la fois pour élaborer des stratégies de développement, renforcer les capacités et accéder à des financements.